Activité: Projection de courts-métrages • la Bande vidéo

Depuis son invention, on attribue à la photographie un pouvoir d’attestation du réel qui demeure aujourd’hui étroitement lié à sa définition. À l’opposé, un récit animé implique la simulation d’un mouvement qui dans la réalité n’existe pas. Dans les films d’animation qui impliquent la photographie, le ralliement de ces deux pôles entre le réel et le construit peut proposer d’intéressants effets de mise à distance critique, de métafiction, voire de surréalité ou de magie. L’événement Réanimer le réel vise à interroger et mettre en valeur les films d’animation alimentés par les récents bouleversements du rapport à l’image. 

Florence Le Blanc, commissaire.

Réanimer le réel découle, avant tout, d’un intérêt pour la réflexion interdisciplinaire née du croisement entre la photographie et le cinéma. Dans cette intersection, ce lieu de rencontre, se tient un catalogue foisonnant d’œuvres notoires et sensibles aux bouleversements d’un monde visuel et médiatique en constante mouvance. Alors que nos rapports à l’image et aux médias sont incessamment ébranlés, Réanimer le réel s’interroge sur les enjeux liés à la sempiternelle redéfinition de l’image dans une programmation puisant à même l’histoire du cinéma d’animation québécois, de l’ère postmoderne à aujourd’hui. La séquence de courts métrages met ainsi de l’avant les potentialités créatives issues de la rencontre entre image réelle et animation, en plus de souligner l’apport majeur des œuvres et créateur·ices d’ici pour ce genre cinématographique pluriel et riche.

Une table ronde, animée par Florence Le Blanc, suivra le visionnement des œuvres. À l’occasion, cinq des réalisateur·ices de la programmation – Anne-Marie Bouchard, Michel Boucher, Nicolas Brault, Thomas Corriveau et Giorgia Volpe -, seront sur place pour aborder leurs œuvres, rendre compte de leurs démarches et techniques respectives, traiter de leurs métiers d’artistes de l’animation et échanger avec le public.

Florence Le Blanc

Artiste et chercheuse, Florence Le Blanc a complété un doctorat explorant les œuvres hybrides générées par les croisements entre les arts visuels et le cinéma. Elle enseigne à titre de chargée de cours dans différentes universités du Québec. Ses recherches s’inscrivent dans une réflexion portant sur l’image comme objet de passage entre le temps, la mémoire et la vision.